Jane Doe Identity, Andre Ovredal | ★☆☆☆☆


On découvre aux commandes de ce petit film d'horreur intimiste le réalisateur du génial Troll Hunter, ce qui a de quoi piquer la curiosité des connaisseurs.seuses. Curiosité doublement attisée par la petite réputation que le film se dessine au gré des festivals et le thème qui semble audacieusement original.

Las, ce projet qui, sur le papier tout du moins, devait se situer entre le huis-clos, le film de possession et l'horreur pure, ne tient pas ses promesses et vire doucement mais surement vers un vague gloubiblouga sans saveur dont le seul piquant repose sur de trop faciles (et surtout trop nombreux) jump-scare, et notamment le traditionnel premier de la série qui finit invariablement désamorcé par un "hihihihohoho mais non regarde c'est le chat" (non mais sérieusement, on en est encore là ?!)...

L'histoire démarre plutôt bien avec ce mystérieux corps intact mais néanmoins trépassé, que la police retrouve au milieu d'un véritable carnage dans une tranquille petite ville des États-Unis. L'intrigue est alors déportée dans la morgue du coin, isolée et située comme il se doit dans le sous-sol d'une vieille bicoque flippante à souhait dont les murs et les sols craquent. L'autopsie est assurée par un attachant duo père-fils qui se remet difficilement du suicide de la mère, lorsque rapidement, des phénomènes étranges vont survenir...

Évidemment le spectateur va comprendre assez vite (instantanément on va dire) de quoi il en retourne et les nombreux effets de manches espérant retarder la révélation finale ne réussissent jamais à faire diversion. Jamais le film ne devient ne serait-ce que vaguement effrayant, à tel point que les scénaristes, définitivement à cours d'idées doivent recourir ad nauséam à des effets de type "BOUH!" pour atteindre le quota de flipouille dans la salle.

Bref, un loupé. Et c'est d'autant plus regrettable qu'il y avait absolument tous les éléments pour aboutir à un grand film de genre ! Le début du film est à ce titre un vrai petit bijou :  le père et son fils enquêtent à l'intérieur du corps de l'inconnue et découvrent des éléments qui ne correspondent pas à ce qu'ils voient à l'extérieur. L'opposition entre science et croyance aurait pu être un ressort intéressant, de même que le parallèle avec la mère suicidée et les secrets que l'on garde au fond de soi. Mais aucune de ces pistes n'est développée et on reste sur sa faim, réservant un dernier soupir pour la conclusion über-facile avant de rendre les armes plutôt que l'âme et quitter la salle...
★☆☆☆☆

Jane Doe Identity (The Autopsy of Jane Doe), Andre Ovredal (sortie le 31 mai 2017)
Avec Emile Hirsch, Brian Cox, Ophelia Lovibond - USA - 1h39

Synopsis
Quand la police leur amène le corps immaculé d’une Jane Doe (expression désignant une femme dont on ignore l’identité), Tommy Tilden et son fils, médecins-légistes, pensent que l’autopsie ne sera qu’une simple formalité. Au fur et à mesure de la nuit, ils ne cessent de découvrir des choses étranges et inquiétantes à l’intérieur du corps de la défunte. Alors qu’ils commencent à assembler les pièces d’un mystérieux puzzle, une force surnaturelle fait son apparition dans le crématorium...

Une cinéphile

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