Patients, Grand Corps Malade & Mehdi Idir (2017)

Je m'attendais à peu près au pire avec le film de Grand Corps Malade & Mehdi Idir, tant le sujet est casse-gueule. Du film plein de pathos et archi-démonstratif au film un peu private joke handi, il était difficile de ne pas tomber dans l'un de ces travers. Et pourtant, Patients esquive les pièges avec habileté !

Pas tous les pièges évidemment, on sent bien que c'est un premier film : le rythme est parfois un peu confus, la musique un peu appuyée ou certains aspects trop surlignés. Mais Patients illustre à la perfection cette ambiance particulière et hors de la vie que chaque personne passée en centre de rééducation reconnaîtra. On en retrouve presque les odeurs, à travers ces grands couloirs impersonnels auxquels seuls les pensionnaires parviennent à redonner vie en même temps qu'ils reprennent vie eux-même. Puisqu'au fond, il n'y a guère que le rire qui puisse couvrir les cris.

Et on rit effectivement beaucoup, de ce rire franc et sans filtre, devant les envolées caustiques de ces héros cabossés. Leurs aventures, certes microscipiques -comme changer de chaine télé-, nous entraînent dans un espace-temps différent qui raconte un quotidien où tous les repères sont déformés.

Une chouette surprise donc que ce film bien plus léger que son thème ne le laisse présager !

★★★

Patients, Grand Corps Malade & Mehdi Idir (sortie le 1er mars 2017)
Avec Pablo Pauly, Soufiane Guerrab, Moussa Mansaly, Nailia Harzoune, Franck Falise - France - 1h50

Synopsis
Se laver, s'habiller, marcher, jouer au basket, voici ce que Ben ne peut plus faire à son arrivée dans un centre de rééducation suite à un grave accident. Ses nouveaux amis sont tétras, paras, traumas crâniens.... Bref, toute la crème du handicap. Ensemble ils vont apprendre la patience. Ils vont résister, se vanner, s'engueuler, se séduire mais surtout trouver l'énergie pour réapprendre à vivre. Patients est l'histoire d'une renaissance, d'un voyage chaotique fait de victoires et de défaites, de larmes et d’éclats de rire, mais surtout de rencontres : on ne guérit pas seul.

Une cinéphile

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