A Single Man, Tom Ford (2008)


George Falconer ne vit plus. A la mort de son amant, la vie s’est arrêtée autour de lui et il ne parvient pas à sortir de cette bulle de chagrin pour retourner dans le monde des vivants. Le film est une plongée dans cette parenthèse de douleur.

A Single Man est un film magnifique, d’une esthétique extrêmement soignée, où chaque détail est à sa place. Pour un premier film c’est particulièrement bluffant. Mais Tom Ford est couturier. Un esthète. Pas étonnant.
Le rythme est très lent, plein de douceur et de mélancolie. Et alors que l’action ne se déroule que sur l'intervalle très court d’une seule journée, le temps, qui semble participer au film comme une entité à part entière, s’étire, s’étend, se déforme. Les battements des nombreuses pendules et horloges montrées à l’écran résonnent comme de sourds battements de cœur. Le temps passe, la douleur non.
Tout pourtant est beau, comme si le chagrin et la mélancolie exacerbaient chaque chose, comme si le deuil permettait enfin de poser un regard tendre sur le monde. Sur ce qu’il a à offrir et dont on sait qu’on ne profitera plus.

Colin Firth est parfait dans ce rôle de Dandy chic et désabusé. Cet enseignant qui ne parvient plus à croire en ses élèves, en l’avenir, cherche à se rattacher à quelque chose qui le fera sortir de sa torpeur. Quelques rencontres, un dîner avec une vieille amie (Julianne Moore, fabuleuse en femme déc(h)ue) et entre coups d’éclats et coups de blues, la journée se termine. Notre voyage aussi.
Rideau.


★★

A Single Man, de Tom Ford (sortie le 24 février 2010)
Avec Colin Firth, Julianne Moore - USA - 1h40

En bref :
“ Film magnifique à l'esthétique extrêmement soignée où chaque détail est à sa place et exprime une douleur que le temps n'efface pas. Sublime ”

Une cinéphile

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